2009-01-18 Présentation du Packing: Lausanne
PRÉSENTATION DU PACKING LAUSANNE 2009-01-18
I DÉFINITIONS DU PACK
le pack est une fiabilité partagée Comme la combinaison du cosmonaute, il permet des voyages et des découvertes inespérés. « Le pack est un dispositif particulier du travail psychothérapique. Les soignants enveloppent le patient dans des draps mouillés et restent en contact psychotactile. Il s’agit d’une approche respectueuse et de présence ». (Encyclopédie hachette , l’univers psycho corporel 1990. Juliette Planckaert) « Le packing est un dispositif psychothérapique proposé pour permettre d’aller à la rencontre de la personne souffrante quand les autres approches psychothérapiques ne sont pas possibles ou ne suffisent pas. Il n’est pas une alternative au massage où le thérapeute apporte un toucher codifié, avec un résultat attendu d’un mieux-être. Dans le packing, nous sommes dans la position du psychanalyste. En place de supposé-savoir nous proposons un accueil sensible aux signifiants exprimés –dans l’ici et maintenant- par la personne enveloppée. . Nous ne pouvons prévoir ce qui se passera. Pour se préparer à cette disposition d’accueil inhabituel (même chez la plupart des psychothérapeutes et analystes), la formation va privilégier de développer la qualité de notre présence-contact-accueil-écoute à toutes les expressions : souffle , mimiques,mouvements, sons. Le packing n’est pas un soin corporel,même si tout le corps est enveloppé ». (Journée de psychothérapie institutionnelle d’Angers. 2008Juliette Planckaert) …. Par commodité, pour cet exposé, la personne enveloppée sera nommée « le packé » et les enveloppants seront les « packants . « Le packing permet la mise en jeu sans discours métaphoriques et/ou pseudopudiques de la problématique du corps, de son image et de sa symbolisation. A la fois le « corps porteur » et le « corps en apparition », à la fois le corps historicisé ; à la fois le corps dissocié et le corps contenu.. Dans cette rencontre particulière entre le patient et l’équipe soignante, il s’agit de (re)construire une zone érogène pour la personne (quel que soit son âge1) dans laquelle la pulsion retrouve une source, un objet et un but quand elle n’était que poussée sans liaison avec une représentation ».. (Pierre Delion le packing avec les enfants autistes et psychotiques) Le pack permet une prise en charge psychothérapique aux personns qui ne peuvent, seules, s’engager dans une thérapie classique, en ramassant-accueillant dans des draps, nos bras, notre présence, (comme avec une pelle et une balayette), tout ce qui traîne, s’expose, et en s’y intéressant de très près avec respect et affectivité. Ceci crée un « espace-temps » en commun.2 Chez ceux qui sont dans une identité adhésive dans un vécu dimensionnel , cette enveloppe humaine va permettre de découvrir la tridimensionnalité.
II--PETIT HISTORIQUE PERSONNEL
J’ai rencontré le packing il y a 30 ans et cela été une surprise dans ma pratique en psychiatrie :je découvrais que pour une rencontre psychique, il est possible de contacter les patients en les touchant. et en les enveloppant. Le psychosomatique, éclairant l’origine ou la composante psychiques des maladies physiques, nous était évident depuis longtemps. Mais je découvrais alors qu’on pouvait soigner le psychisme – en approchant le corps et en étant attentif aux signes manifestés. Je savais pourtant qu’on calme un bébé en le prenant dans ses bras, porté en sécurité affective, physique et psychique3 ! Mais il n’était pas encore de mise, dans notre milieu lacanien4 d’envisager que c’est le bébé fragile en la personne malade qu’il faut contacter et porter (ce que Winnicott dénomme handling et holding), Déjà les nombreuses activités de la vie institutionnelle nous mettaient en proximité corporelle avec les personnes, mais nous n’étions pas suffisamment attentifs à la microséméilogie de ce que chacun manifeste dans sa corporalité, reflétant ce qui se passe dans son monde interne. C’est l’Haptonomie qui nous a permis de développer cette attention arrivée du packing en France : >Woodburry, Psychothérapie institutionnelle : La Borde, Angers, Saumery Soin pluridisciplinaire >Du soin « prescrit » à prise en compte transfert contretransfert psychothérapie intitutionnelle
A--INTRODUCTION :Histoire de la dame mélancolique…
a- état dramatique,aucune évolution : sismo prévue
b- contact-présence avec les pieds,rien faire qu’être là en contact./ réponse : étonnement elle se montrait soulagée, s’ouvrait un peu à l’instant présent, elle et moi ensemble
c- pack envisagé avec l’ infirmière qui m’avait accompagnée le lendemain.une réponse psychique se faisait à mon approche (qualité e présence) qui était médiatisée par le contact de mes mains, contact de son corps par le mien.
d- 1er pack à l’eau chaude
e- évolution rapide….
f- Poursuite en ambulatoire
g Arrêt brutal :- laisser tomber. Arrêt du l holding - notre esprit a pris le dessus, confusion des genres, l’esthétique n’est pas ds le soin Esai d’explication :p10 … .
B--- :Quels enseignements nous en avons alors retiré :
1-contact des pieds haptonomie importance du contact pied
2-enveloppement mouillé : être au + près
3-découverte d’un ici et maintenant, vécu ensemble : sgnt-sgné
4- l’évidence enracinée de pouvoir faire bénéficier de cette approche qui avait permis d’être-avec celle/celui qu’on ne pouvait approcher en l’écoutant.
5- si on peut aller derrière la conviction délirante au décours de ces séances où on s’approche « au plus près » . alors il doit être possible de le proposer pour rencontrer derrière les autres barrières de protection : ruminations obsédantes, états dissociatifs blocage traumatique (deuils), appels psychotiques désordonnés, (le pack, comme un arrêt sur image sera un temps insolite d’échanges possibles) psychisme gelé (Bion parle des affects gelés). Anéantissement du narcissisme Puis au fil des années, dès qu’il s’agit d’une personne avec un faux-self
C--- :Ce que nous n’avions pas compris :
1-C’est un soin psychothérapique psychanalytique d’où l’importance du transfert-contretransfert. Si la dynamique contre transférentielle n’est pas prise en compte, ce dispositif qu’est le packing ne sera qu’un un artifice qui renforcerait le faux-self de la personne enveloppée, Alors ce soin est installé à sa place , cad dans la stratégie plus large de la psychothérapie des états psychiques où la psychothérapie verbale n’est pas opérante ou ne suffit pas. Il va être possible de remonter au point d’origine du « faux self »5 , le faux self qui est une défense contre ce qui est impensable. Nous découvrons que le packing est un pansement qui permet de penser. Les packants sont dans une disposition « de rêverie maternelle » ce qui va mettre en jeu la fonction alpha (BION)..qui transforme les objets bizarres. Il faut cette attention partuculière des packants entre eux,dans le dispositif d’enveloppe contenante pour que l’équipe supporte les objets beta et bizarres, comme s’ils étaient absorbés par l’enveloppe des bras-draps et le packé cessera de les contenir6. « au début, ces draps, ça a cerné mon corps, puis au fur et à mesure que ça se réchauffait, je me diluais, d’être diluée, je sentais que tout ce qui m’entourait était au même diapason. Pas d’image, du noir, rien d’angoissant. » C’était donc d’avant les représentations .
2- ’importance du sensorium nous est apparue -avec le contact psychotactile haptonomique -la lecture des anglais, -le travail avec les bb
3- et que cf OURY, « le couple packant-packé, remet en cause le couple soignant-soigné »,cad les positions analystes- analysant : ce que nous avons découvert en pratiquant .L’importance de la solidarité complice d’une équipe , dont les membres sont sur la même longueur d’onde. .
4--Puis beaucoup plus tard : - en lisant Winnicott et en découvrant que d’autres équipes avaient cheminé dans le même sens mais en privilégiant un aspect différent (Nicole de Coulon, Pierre Delion, personnes formées à l’haptonomie, équipe de Corrèze).
D Ce que nous avons trouvé -au fur et à mesure, d’où l’Evolution du setting : eau chaude Tête enveloppée Regard Bouger les mains sur le corps pour réchauffer Oser demander des éléments de confort ,c’est là que nous avons commencé à pressentir ce qu’est la régression à la dépendance. Et comme nous ne savions le nommer, mais que nous nous adaptions empiriquement, nous n’étions pas explicites pour le transmettre aux personnes présentes avec leur esprit au premier plan Cf jean Chatellier
E- Ceci amène au très important :
l’implication des soignants : Car Envelopper, entourer, mouiller, contenir, Ce n’est pas jouer à la poupée Jouer au bébé Avoir le pouvoir sur le corps de l’autre et se permettre dans l’intimité du lieu des privautés ; (cf la fermière de Crottes). D’où nécessité d’une formation d’une supervision -Nous ouvrons notre espace psychique, présents avec notre corps-psyché, notre affectif ,et notre intuition -et l’esprit en veilleuse juste pour ne pas se laisse embarquer. Nous vivons un moment d’accueil-rencontre ensemble : le packé et le packant sont mouillés. Souvent les packants en sortent « à tordre », je dis « en sortent », car ils sont dedans aussi. (cf la phrase d’Oury citée hier). les packs secs d’Elodie p C’est alors qu’on peut se formuler comment dans le packing, il est possible « d’être-avec » de manière à ce que du travail psychique se fasse chez ceux qui sont si difficilement approchables parce qu’ils sont dans l’absence de sentiment d’existence de soi ou enfermés dans leurs hallucinations. Ainsi, un collectif institutionnel protecteur permettra d’oser s’approcher pour accueillir l’intime que la personne elle-même ne connaît pas encore. :Noé et ses collègues arrivent à la réunion, juste après un pack de Bernadette. Ils sont encouragés dans leur démarche car celle-ci découvre, s’étonne, s’émerveille qu’elle peut, enfin, se sentir vivante, (alors qu’à la piscine, où on se trempe aussi , elle ne se sent pas vivante) . Réfléchissant en quoi l’attitude de l’équipe a permis cela, Noé dira : « seulement d’être-avec, ça suffit, c’est Bernadette qui nous a permis ça : faire la différence entre être-avec et prendre soin ». Bien sûr, on prend soin dans le pack (le care ), mais c’est indissociable d’être-avec. Noé peut se formuler qu’il ne s’agit pas d’agir, ou plutôt que l’agir d’envelopper, c’est pour aller à la rencontre et que seul il ne prendrait pas sens.Après des années de pratique, Noé a demandé à êtrre packé (dynamique de l’équipe) et a été surpris de l’intensité du vécu de BON À ÊTRE, de la chaleur de la chaleur humaine de cette attention extraordinaire, d’une sensualité délicieuse en deçà de la génitalité., et de la réalité de cette enveloppe (qu’il ne pensait pas ressentir n’ayant pas besoin de ce pack..
E- Packing et demande :
La demande ne va pas de soi pour les populations les plus en souffrances, les plus difficiles à approcher et soigner. Quand le bébé a acquis le pointage du doigt pour désigner ce qui attire son intérêt et un plaisir à partager avec l’autre, on appelle cela « proto-déclaratif », c’est un passage dans la communication avec autrui. Avant le bébé est dans le besoin, il exige. Nombre de personnes psychotiques, autistes bien sûr, borderlines ou s’étant repliées sur leur monde intérieur, habitant une écorce vide, ou dans un faux-self comme certaines personnes âgées, ne peuvent demander. Si on attend la demande de ces personnes, il ne se passe rien .(cf la position bien dommageable des services qui attendent la demande). Nous avons à nous mettre en situation que la personne puisse déposer ce qu’elle aurait à exprimer : ses signifiants, ses langages, même sans paroles. : d’où les packs. C’est le moment d’exposer la fonction asymptotique de la demande : Si Y est la demande X est l’institution Y= 1/x si Y diminue, X doit augmenter - l’infini. Un ado ne va pas demander, mais casser des vitres, ne rien faire que fumer des joints. Car, LE PACK VIENT DÉCLENCHER LA DEMANDE : du fait que nous autorisons « la régression à la demande » (Winnicott) le pack est un soin que les malades réclament. Parce que ça se passe ensemble et qu’ils sont rejoints là où ils sont, (ou qu’ils ressentent qu’on tente de les y rejoindre). Sylvie C. se trouve dans un état aigu puerpéral qu’elle a manifesté par une TS en essayant d se poignarder. Elle est en hôpital de jour, arrivant pour son 5ème pack elle formule, « on avance ensemble, à chaque séance avec vous, je découvre (au sens d’enlever le couvercle) du nouveau. . Avec le dr Z, (sa psychiatre), « elle est bien gentille et attentive, mais à la limite, c’est moi qui m’occupe d’elle en lui expliquant ce qui m’arrive ». C’est nous qui avions proposé le packing et le médecin avait accepté mais ne connaissait pas ; Inversement Isabelle fait référence à son médecin, qui lui a « prescrit » le packing et nous n’en avons jamais parlé… mais elle parlait de lui et que c’était lui le precripteur. Il faut préciser que c’était la première fois qu’ell faisait alliance thérapeutique avec un médecin. _F Comme tous les ateliers psychothérapiques, le packing aura la triple fonction – phorique >holding se porter l’un assis ,l’autre couché sur ses genoux > handlingWinnicott : d’où l’imortance du toucher-contact -- sémaphorique -- métaphorique EX : La définition d’une infirmière à la fin d’un stage de formation « Un pack, c’est envelopper avec soin et présence un malade déshabillé avec des draps mouillés froids et accueillir ce qui se passe.C’est une prise en charge psychothérapique, la FONCTION PHORIQUE :HOLDING, et lui permettre d’exprimer des maux, mots,, des signes.FONCTION SEMAPHORIQUE LA FONCTION METAPHORIQUE sera la réunion de réflexion, avec un psychanalyste extérieur à l’équipe. -L’importance d’être avec le psyché soma derrrière la barrière de l’esprit(winnicott- - ne pas être curieux - savoir rester en silence
III « Sensations de packs »
- Enveloppe -Chaleur -présence -autour ensemble Envelopper l’autre d’une présence ensemble Une enveloppe de draps de chaleur de mains et de mots Enveloppement humide et chaud qui permet une rencontre avec le patient Contenir Soutenir le dedans Approcher Créer, construire ensemble
a--vécu du packé
Soin qu’on partage avec l’ autre autour, être avec l’autre. Enveloppe globalisante et sécurisante qui amène sa propre sécurité, son propose ressenti.. Et aussi, se le permettre . Le pack, c’est du chaud , de la relation et des gens. C’est là que j’ai commencé à ma sentir exister. Dit Dominique après 100 packs « le pack, c’est quelque chose de nu, pas seulement quelque chose de corps , il ne peut y avoir des gens autour qui soient spectateurs. Toi et Didi, c’est vous qui m’aidiez à me mettre à nu. C’était bon. Quand je disais que j’étais comme du lait dans un bol blanc, c’est quelque chose d’intime, on est intime avec soi. Une grande intimité au-delà de la parole. Une grande proximité. On peut tout sentir sans raisonner. Dans le pack, l’extérieur c’était les draps. D’habitude l’extérieur ce sont mes idées torturantes ». G nombreux épisodes de mélancolie avec idées de persécution. Vous avez repéré que ce « c’est quelque chose de nu », est bien en deçà du déshabillé d’une personne ayant ôté ses vêtements. Pour appuyer ceci,
b--vécu de packants :
certains ont bénéficié d’un pack. Pas tous. Annie qui enveloppent des enfants polyhandicapés et autistes.: « enveloppe sécurisante, enveloppe qui développe intensément de sécurité ». Toutes les personnes de l’équipe soulignent l’importance des draps mouillés. Josiane : qui fait des packs à Patrick, JH très déliranqui sort de son premier pack : « ça arrête qq chose qui gêne le patient et les autres, par exemple le délire. Au contraire pour moi, ça a pu révéler qq chose de moi qui ne gênait personne que moi : ce masque de faire semblant, cette apparence. Pour Moi, m’autoriser à être dans ma souffrance Pour Patrick :s’autoriser à moins souffrir Eliane :« je ne parle pas de la technique qui s’adapte , elle est différente en fction de la personne soignée, mais je peux parler de ce qui se passe en moi, qd je suis en position soignante ds le pack. Avant la formation, bien que documentée, il me suffisait d’être assise à côté du patient et d’écrire ce qu’il disait ou de noter ses réactions.. Maintenant je me suis enrichie pas seulement d’un savoir théorique, mais d’une nouvelle façon d’être soignante ds le pack. J’ai appris à améliorer mon savoir faire pour affiner un savoir-être. Je tente d’être présente, d’accueillir, d’accompagner. Je suis là , avec lui, réceptive à ses réactions, par le toucher ; Je le touche sans prendre appui En relation contenante sans être intrusive Je me concentre sans l’envahir Je suis réceptive sans être en fusion Je le réchauffe sans le brûler Façon pour moi - d’accueillir un être en souffrance - là où il est - dans son entièreté - lui permettre de reconnaître qu’il existe » Serge : » enveloppe où on peut se poser pour se retrouver soi-même : l’enveloppe et les gens tout-autour, pour repartir, découvrir autre chose… Ouvrir et faire partager : le patient pourrait faire partager qq chose qu’il ne pouvait communiquer. Le « mauvais » qui sort, comme Olivier qui n’a pas la parole, alors, il crache. Et là dans le pack , il ne crache plus . On accueille O. avec tout ce qu’il nous dit, on ne comprend pas tout, mais on fait avec.. Edith : Amour, Complète présence, Respect, Intime profond, C’est un temps privilégié où chaque personne impliquée est dans une présence totale afin que la personne bénéficiant de l’enveloppement puisse entrer en contact avec son intime profond. Quand Edith a eu son premier pack (après avoir participé à deux longues cures) elle s’est émerveillée de l’intense attention ressentie de la part des packants. Elle n’avait jamais éprouvé cela. Cocon sécurisant : entourage serein attentif moment unique par la sérénité des personnes autour tout à l’écoute de l’autre, à la fois différent et si proche. Moyen de rentrer en contact avec l’autre derrière ses replis pathologiques. Sabrina, (packs , l’équipe était très inquiète, enfant qui était complètement « absente » au monde extérieur »j’ai été très sensible à l’appui des pieds d’Emilie, si je me retirais, elle appuyait, quand je lui ai dit que je découvrais comme elle c’et là qu’elle s’est approchée. Le lendemain, je lui ai dit bonjour autrement. Effet des packs d’Emilie.
IV du mouillé au sec
Laurence : « cet humide permet de régresser, au sens de revenir à « l’originaire » (vrai self) en nous et au « fondamental » caché derrière le fatras, et découvrir derrière notre souffrance d’adulte, cette souffrance d’enfant qui est due à des souffrances de notre développement. - les deux cures de packing de Clarisse dans l’association « Parentèle » où avaient lieu l’accueil psy mère-enfant. Clarisse pesait 1k6 à sa naissance et a passé, en couveuse, trois mois sans aucun contact avec sa maman qui amenait des jumelles pour la voir… 1ére série : 8, avec les deux psy qui la reçoivent dans de contextes différents . Elle ne pouvait « traverser » le froid , pdt 6 séance (je suis encore ds le froid du ventre maternel). A la 6émeséance qu’elle décide être la dernière, du fait de ce froid indépassable,des npoussée irrépressibles surgissent. Elle dira après, « enfin je me suis fait naïtre. ». Ce packing de 7 séances a permis qu’elle puisse commencer à associer , et à pouvoir aborder d’autres sujets que ses enfants. 2éme série, elle est directrice de crèche, continue à être dévorée par tous les enfants (les siens et ceux de la crèche, ses collaboratrices et son mari. Elle se met au monde non comestible pour les autres. Elle s’établit, se pose. Elle peut « prendre de l’épaisseur », aux deux sens du mot ;ses seins ont repris leur volume d’avant les enfants, Elle continue sa psychothérapie. Dans ces deux packings, Clarisse a pu atteindre l’intime, son intime, au lieu de tenir en étant l’objet de désir de tous. V L’intime , c’est ce qui est contenu au plus profond de chacun. Quand ce dedans est relié à d’autres, il s’agit d’intimité entre eux. Je vais poser comme affirmation de départ que le packing conduit au plus intime et chez la personne packée et chez ceux qui enveloppent. Un intime à la fois enclos en chacun qui va se partager entre packés et packants mais aussi entre les packants qui sont interdépendants. Je reprends la phrase de J. Oury : « le packant, packé remet en question le couple soignant, soigné, voilà pourquoi il y a tant de résistances Ëtre en mesure de ne pas questionner, pour saisir les occasions fugitives qui permettent, au packé, non pas de raconter, mais d’exprimer ce qui advient dans « l’ici et maintenant ». Rester présent en particulier pendant le silence . Puis au sortir des draps, pour aider à reprendre pied dans le monde extérieur, encore enveloppé dans le drap sec et chaud, on propose un mode d’expression différent par une représentation de ce qui a été vécu : dessin ou un squiggle7. A ceux à qui c’est possible, bien sûr. On passe ainsi du sensoriel à la représentation. Je précise ainsi qu’il ne s’agit pas seulement de rendre la personne accessible, derrière la barrière de contact, en changeant l’environnement et le climat par l’enveloppement et le choc au froid., car bien sûr le choc au froid suivi d’un réchauffement rapide permet de se défaire de ses protections pathologiques ou inefficaces, il s’agit d’être avec ensemble, d’aller à la rencontre. Alors que peut-il se passer dans ce packing ? On découvre les uns et les autres, un intime d’une autre teneur . La plongée en soi est soutenue par la relation particulière transfert-contretransfert,. « A leur retour, leur enthousiasme et le changement dans leur position soignante risque de déclencher résistances et clivages : il va falloir s’ajuster les uns aux autres. Car dans le pack, toute la personne est prise en compte simultanément : son corps, sa psyché, son affectif, son esprit. Comment y arrive-t-on? la personne va être enveloppée, de draps mouillés, ou parfois secs. Mais aussi enveloppée d’attention et avec respect. Enveloppée de bras-draps. L’oeuvre de Winnicott est importante pour étayer ce travail.8 Il décrit avec finesse les premières relations du bébé avec son environnement. Le processus de personnalisation se réalise quand la psyché vient habiter le corps : c’est le résultat des contacts manuels (appelés handling) de la maman avec son bébé quand il a besoin d’être bien porté (holding). C’est le temps de la dépendance absolue quand la mère (non déprimée ou non psychotique) est dans un état de préoccupation maternelle primaire. C’est cette dépendance absolue qu’on propose dans le pack, ce qui par voie de conséquence demande une fiabilité absolue de la part des psychothérapeutes-packants. Ceci permet une régression à la dépendance et ainsi de répondre aux besoins exprimés, dans le pack L’Haptonomie a aussi considérablement ouvert notre pratique du packing en développant la capacité de présence à l’autre,9. Etre présent à l’autre dans son intégralité, des pieds à la tête, sans oublier sa tridimensionnalité permettra de contacter la personne et non d’appliquer les mains sur un corps. . Primordiale, cette qualité de présence, amène l’équipe à affiner sa sensibilité à ce qui se vit et chez la personne « packée » et chez les membres de l’équipe « packante . Un collègue, Noé, précise « seulement d’être-avec ça suffit » . Être-avec, c’est-à-dire ouvrir toutes les écoutilles. Surtout ne pas faire la conversation. D’où la remarque d’une autre collègue: « depuis qu’on est dans l’éprouvé, on ne supporte plus que ça raconte » Car on est tenté que : « ça bavarde » pour passer le temps et être assuré qu’on a fait quelque chose : il est difficile de rester à plusieurs en silence , juste attentif à rester- avec et repérer ce qu’éprouve le packé et ce qu’on éprouve soi, packant, dans toute sa personne : sa corporalité, son affectif, ses pensées. Le chemin vers l’éprouvé intime se trace dans la rencontre créative des présences, celles de l’enveloppé comme de ceux qui enveloppent. A cet égard, la position des psychologues et des médecins est moins difficile : ils ne sont pas huit heures consécutives dans la mêlée. C’est pourquoi, ils peuvent être tentés de pousser l’engagement trop rapidement par passion clinique. Alors que l’équipe infirmière a besoin de respirer.
V_ Ce qui permet de rester dans la qualité de présence requise pour vraiment être là dans une situation très difficile : nous sommes dans une identification partielle avec la personne enveloppée. C’est le psychiatre psychanalyste italien, Gaetano Benedetti, qui a nommé sujet transitionnel ce qui se passe alors entre le « malade » et le psy. pour qu’il soit possible de se rencontrer.Voici comme il le présente : L’indentification partielle du thérapeute avec le patient est perçue immédiatement, tant par le second que par le premier. Elle conduit à une identification symétrique du patient avec l’image que le thérapeute, en s’identifiant, dessine de lui. Manifestement, de tels phénomènes surviennent dans un espace qu’on pourrait appeler l’inconscient thérapeutique commun et que seule l’intuition du thérapeute peut entrouvrir. Cet inconscient thérapeutique commun est le cadre dans lequel s’esquisse ce que j’appelle le « sujet transitionnel ». Et bien sûr,pour se permettre cela, il faut être entouré et reconnu. Le retour à l’état tranquille : Mais pour Esther, Germaine et Joceline, qu’avait proposée notre installation pour que cela amène des effets si soudains et manifestes, impossibles dans un dispositif plus convenu et coutumier ? Revenons encore à Winnicott « Psychose et soins maternels »10 et à la notion fondamentale de « structure individu-environnement ». Il émet l’idée que la santé mentale s’édifie au tout début de sa vie, lorsque le bébé est exposé petit à petit à la réalité extérieure. Ce qui commence dès la vie intra-utérine bien sûr. Il précise et c’est ce qui nous réunit, que par santé mentale, il entend que la disposition aux états schizoïdes et psychotiques est des plus réduites. C’est en 1942, que dans une réunion, il a bondi en s’écriant : « un bébé çà n’existe pas », puis dans cet article de 1952 qu’il développe sa conception essentielle : à ses débuts, l ‘individu ne constitue pas l’unité. L’unité est la structure individu-environnement telle que nous la percevons de l’extérieur, -l’environnement étant la mère, indissociable de la place qu’occupe le père auprès d’eux-. Quand j’ai lu ce texte, il y a bien longtemps, j’ai tout de suite écrit « Packing » dans la marge. Si tout va pour le mieux, l’individu va pouvoir créer peu à peu un environnement personnel et passer de l’état de dépendance à celui d’indépendance. Période dont il est établi maintenant Je cite Winnicott plutôt que de le paraphraser. « La figure 1 montre comment par une adaptation active aux besoins de l’enfant, l’environnement lui permet de vivre dans un isolement tranquille. Le nourrisson ne sait pas (à quoi est du cet isolement tranquille). Dans cet état, il fait un mouvement spontané qui permet la découverte de l’environnement sans que le sens du self soit perdu. La figure 2 illustre une adaptation défectueuse à l’enfant qui aboutit à un empiètement de la part de l’environnement, si bien que l’individu est obligé de réagir à cet envahissement. Dans cette situation, le sens du self est perdu et ne se retrouve que par un retour à l’isolement. Noter aussi, l’introduction du facteur temps qui signifie qu’un « processus » est en cours…/…L’état d’isolement devient de moins en moins pur au fur et à mesure que l’enfant s’éloigne de ses débuts ; une organisation de plus en plus défensive entre en jeu pour repousser l’envahissement de l’environnement. Devant un trouble de ce type, une adaptation active à l’enfant doit nécessairement être offerte en thérapie… » En 1954, dans l’article « les aspects métapsychologiques et cliniques de la régression au sein de la situation analytique, il précisera concernant les personnes psychotiques, bordeline, schizophrènes, « parfois, pendant de longues périodes, le travail analytique doit être suspendu, l’aménagement (management) de l’analyse prenant toute la place.11 » Donc pour ces trois personnes, la cure de packs permettait ce retour à l’isolement tranquille, puis la découverte de l’environnement sans ressentir d’empiètement. Winnicott décrit le retour à l’état tranquille grâce à l’attitude adaptée de la maman. Les travaux de Bion ajoutent une autre ouverture en parlant de la rêverie maternelle qui permet aux objets-bêta bizarres, persécuteurs et destructeurs d’être transformés en éléments alpha qui permettent la relation à l’environnement. De même, nous prêtons notre espace psychique à la personne enveloppée, ce qui permet aux éléments destructeurs, dissociés de se modifier filtrés par notre préconscient : c’est pour cela que nous sommes si fatigués après un pack, car pour permettre à la fonction alpha d’opérer nous ouvrons un espace psychique très intime que nous mettons à la portée de la personne enveloppée, ce qui demande une qualité de présence rare12. C’est cette présence particulière que la mère de personne psychotique pouvait difficilement proposer à son bébé : « ma mère est une serpillère » dit Esther. On arrive à dire un certain nombre de mots que seul on n’oserait pas, parce que l’autre est là, on ose, je m’autorise ». Pour trouver ces mots justes qui viennent de l’intime des uns et s’adressent.à l’intime de l’autre il faut s’être suffisamment approchés. Se constitue alors une autre enveloppe : l’enveloppe sonore qui sera faite suivant l’expressivité des personnes de sons, de mots, de chansons, de phrases.. Il ne s’agit surtout pas de presser de questions pour que nos oreilles cannibales savourent le crû de la personne enveloppée, comme on presse goulûment un tube de lait concentré, ni de lui donner des conseils de bien penser ou bien se comporter.13
VII --l’équipe et le collectif. le packing, psychothérapie individuelle , pratiquée par une équipe plurielle, elle-même membre d’un collectif institutionnel. ? Aussi, je reviens là sur la nécessité de pluridisciplinarité de l’équipe : que tous ceux qui le souhaitent puissent entrer dans l’équipe de packs, du moment qu’ils participent à la supervision régulièrement. Tous ne le souhaitent pas et il y a manière d’y participer en favorisant la disponibilité des collègues du pack ou simplement en ne les empêchant pas . Cet étagement des différentes places dans le collectif,chacune étant indispensable, peut se figurer comme une structure en pelure d’oignon, La pelure extérieure c’est la vie collective institutionnelle, avec le quotidien, le club et ses réunions., cette vie collective indispensable pour contenir tous le reste, avec tous les transferts du malade sur l’une ou l’autre structure. Puis en dessous, les petits groupes thérapeutiques avec ou sans médiation. Puis la psychothérapie individuelle, les entretiens avec le médecin. Là, on arrive à la couche : « c’est mon, ou son malade ». Cependant, là où se trouve le germe de l’oignon, le plus intime de mon point de vue, c’est ce vers quoi le packing nous amène : nous sommes passés de la vaste institution avec les nombreux lieux d’investissement possible au packing, le plus petit espace de séance, puisqu’il est à la dimension du corps de la personne. Le cadre, c’est l’ensemble draps-bras que propose l’équipe packante.. L’intime est dans le souffle retrouvé ou coupé,, la température, les moindres mouvements des différents endroits du corps, les sons, les regards, les tremblements, les mots inattendus, et particulièrement le silence. La découverte du silence ensemble avec quelqu’un qui ne cesse de délirer, ou qui respire paisiblement nous amène loin du « il ne s’est rien passé dans le pack ». On ne s’ennuie plus. Et le packé ne sera pas réduit à un tube saucissonné , dont le seul moyen d’expression est la sortie du tube, bouche qui nourrit avec ses mots les oreilles de ses packants ou … les laisse sur leur faim, Ce qui m’a fait entendre , trop de fois, dit d’une voix déçue : « il ne s’est rien passé dans le pack. » E @ &a Je terminerai sur cette question importante et qui donne beaucoup « de fil à retordre » dans les équipes : comment passer d’une position soignante à l’autre ? Juliette Planckaert Préparé pour l’équipe de Lausanne Janvier 2009
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